L’ Or

Décryptage et histoire des bijoux anciens,Gemmologie : pierres et perles - Publié par Maxence Lassus le mardi 18 mars

L’ Or

De tous les métaux précieux, l’or est métal le plus convoité de l’histoire. L’Homme a été attiré par sa beauté intrinsèque, sa grande malléabilité, et son indestructibilité.

Caractéristiques

Ce métal de couleur jaune a une position spécifique compte tenu de ses caractéristiques.

Son nom vient du latin Aurum, qui donnera le symbole chimique “Au”.

Pur, il est inaltérable à l’air et à l’eau, c’est sans doute cela qui en fait un métal si prisé.

L’or est également le plus malléable et le plus ductile de tous les métaux. Une fois fondu, sans perdre ses caractéristiques de résistance, il peut être réduit en feuilles de 1/10000 de millimètre d’épaisseur.

C’est aussi un métal lourd, près de deux fois plus lourd que le plomb.

L’or se trouve à l’état naturel sous forme de gisements primaires et secondaires. On appelle gisements primaires les roches solides aurifères ou les veines métalliques, alors que les gisements secondaires désignent surtout les alluvions métallifères provenant de l’érosion de roches aurifères et de leur dépôt dans les rivières sous forme de sédiments.

L’or n’est pas présent dans la nature à l’état pur. Les diverses impuretés qui font partie de chaque minéral d’or sont particulières à chaque gisement.

On le retrouve dans la plupart des pays. Ses lieux de production ont variés selon les époques citons notamment l’Afrique du sud, les Etats-Unis, l’Australie et la Russie.

Histoire

Son histoire remonte à des temps immémoriaux. L’exploitation de l’or est attestée dès le Vème millénaire av. J.-C. à Varna en Bulgarie.

L’Egypte ancienne est célèbre par l’emploi de ce métal. Les parures très finement ciselées des pharaons sont de merveilleux exemples du savoir-faire des artisans égyptiens.

Dans l’antiquité, les Grecs et les Romains, exploitèrent l’or pour s’en parer et comme monnaie d’échange. La demande de bijoux était si croissante que Pline a écrit la phrase suivante : « Celui-là commit le crime le plus funeste à la société, qui mit le premier un anneau d’or à son doigt » (Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre XXXIII, chap. XXXI).

A l’autre bout du monde, les Incas et les Aztèques utilisèrent l’or pour honorer leurs dieux.

Le précieux métal fut une des raisons de la conquête du Nouveau Monde. Lorsque Christophe Colomb accoste aux Bahamas le vendredi 12 octobre 1492, l’objectif était la conquête des richesses de l’Inde et de l’Extrême-Orient.

Au milieu du XIXème siècle, la découverte d’une pépite d’or par James W. Marshall déclencha la « ruée vers l’or ». Ce phénomène marque le début de l’histoire contemporaine de l’or. Tout en symbolisant toujours la richesse et le pouvoir, il est désormais plus accessible.

Titre et couleurs

Le titre indique le rapport de la masse de métal fin à la masse totale de l’alliage. En effet, l’or est un métal très malléable. Afin de le rendre plus résistant, l’or est allié à d’autres métaux comme l’argent, le cuivre ou le zinc.

La proportion d’or fin, c’est-à-dire d’or pur contenu dans un alliage s’exprime en « millièmes ».

Le carat est une mesure utilisé du moyen âge et jusqu’à la fin de l’ancien régime pour indiquer le titre de l’or. Il représente 1/24e de la masse totale.

L’or fin (or pur) est à 1000 millièmes (ou 24 carats).

L’or à 750 millièmes (18 carats) correspond au titre imposé pour la fabrication des bijoux en France. La loi du 4 janvier 1994 maintient la tradition des ouvrages à haut titre notamment 750 millièmes et ouvre le marché à une nouvelle gamme de produits contenant 585 et 375 millièmes d’or (14 et 9 carats).

La composition de l’alliage permet aussi de lui donner sa couleur.

L’or jaune est constitué d’or (750 millièmes), d’argent (environ 180 millièmes) et de cuivre (environ 70 millièmes).

L’or rose est constitué d’or (750 millièmes), de cuivre (environ 200 millièmes) et d’argent (environ 50 millièmes).

L’or gris est constitué d’or (750 millièmes), de palladium (environ 150 millièmes) et d’argent (environ 100 millièmes). Il peut également être constitué d’or (750 millièmes), de nickel (environ 120 millièmes), de cuivre (environ 80 millièmes) et de zinc (environ 50 millièmes).

Poinçons

Les premiers essais de réglementation de l’or datent de l’époque romaine. Les ouvrages commercialisés en France doivent être aux titres légaux.

En 1260, Etienne Boileau, prévôt de Paris sous Louis IX, rédige le livre des métiers qui réglemente les corporations d’arts et métiers. La charte parisienne des Orfèvres impose notamment à ces derniers diverses prescriptions afin de garantir le titre des ouvrages. Depuis la réglementation ne cessa d’être complétée.

Il est nécessaire qu’il comporte, tout d’abord, un poinçon de garantie.

Pour l’or 750 millièmes, il peut s’agir de la tête d’aigle. Ce poinçon est appliqué depuis 1919.

Le poinçon tête de cheval a été utilisé entre le 10 mai 1838 et le 1er juillet 1919 pour l’or 750 millièmes. Un listel suit le contour de la silhouette.

Le hibou est insculpé sur les ouvrages d’or 750 millièmes dont on ne peut déterminer la provenance française.

La coquille Saint-Jacques est utilisée pour l’alliage d’or 585 millièmes et le trèfle pour l’alliage d’or 375 millièmes.

Depuis 1355, date de l’ordonnance royale de Jean II Le Bon, les ouvrages doivent être revêtus du poinçon de maître (ou de fabricant). Sur ce poinçon, de forme losangique depuis 1798, figurent son nom ou ses initiales, ainsi qu’un symbole (le « différent ») qui lui est propre.

Identification

En l’absence de titre, l’or est identifiable par essais : l’essai au touchau (essai à la pierre de touche) ou l’essai à la coupellation.

La première technique très simple. Elle consiste à frotter le bijou sur une pierre de touche de façon à y laisser des traces nettes ou touches. On exécute d’autres traces sur la même pierre de touche avec un alliage de titre connu (témoin). On mouille uniformément les unes et les autres avec une solution acide préalablement préparée et dosée. Le réactif employé est constitué par l’acide nitrique auquel on ajoute une minime proportion d’acide chlorhydrique et un peu d’eau distillée.

Plus l’alliage est riche en or fin, plus les traces laissées sur la pierre sont brillantes et jaunes. La précision est de 3 à 10 millièmes.

La deuxième méthode est vieille de plusieurs siècles est encore plus fiable.

L’or est un métal inoxydable aux plus hautes températures, tandis que le cuivre, le plomb et les autres métaux communs que l’on allie généralement à ce métal s’oxydent à une température convenablement choisie. La coupellation a pour but de séparer l’or des autres métaux en se basant sur cette différence d’action.

Cette méthode, extrêmement précise, permet de déterminer des titres or jusqu’au dixième de millième.

Geoffray Riondet (antiquaire & expert en bijoux anciens à Lyon)

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