Esclavage & bijoux

Dossiers,Gemmologie : pierres et perles - Publié par Geoffray Riondet le samedi 20 juin

Récemment, une marque de prêt-à-porter espagnole avait créé la polémique en commercialisant une série de bijoux baptisée « style esclavage ». Une pétition avait été lancée par l’ancienne Miss France Sonia Rolland, l’actrice Aïssa Maïga et la militante associative Rokhaya Diallo pour demander le retrait de cette collection. Les organisations SOS racisme et le Conseil Représentatif des Associations Noires (Cran) s’étaient également saisies de l’affaire. Finalement, la marque a retiré ces bijoux en évoquant une regrettable erreur de traduction via son compte Twitter officiel. La collection présentait notamment un collier style esclavage à chaînons. Celui-ci s’inspire largement des colliers du XIXe siècle.

La mode du collier esclavage naît dans la première moitié du XVIII^ème siècle. Il s’agissait principalement d’un collier de mariage fréquent dans le Poitou, la Bresse, l’Auvergne et la Normandie. Il était constitué d’une plaque centrale avec des anneaux permettant la liaison avec des chaînes. Deux plaques latérales étaient souvent ajoutées sur les côtés. Le nombre de plaques et de chaînes caractérisaient la richesse de la famille. Il était alors garni de pierres comme l’améthyste ou encore la citrine.

Même si progressivement dans son histoire le bijou perd de son aspect symbolique au profit d’un rôle ornemental, cet exemple montre à quel point sa signification reste prégnante.